[10 juillet] Roppongi

Le 10 juillet, j’avais prévu d’aller à Roppongi. C’était un dimanche, donc je devais voir le marché aux puces du sanctuaire Nogi-jinja, sanctuaire dédié à la mémoire du général Nogi, qui s’est suicidé lui et sa femme pour rejoindre l’empereur Meiji dans sa tombe. Sauf que j’ai dû me lever vers 11h, partir vers 12h et arriver bien trop tard…. Car c’est simple il n’y avait strictement rien. Petite déception….

L'ancienne résidence du Général Nogi

Vite atténuée finalement, car en visitant de sanctuaire, j’ai pu à nouveau assister à une cérémonie de mariage shinto. Avec cette fois, en fond musical, une danse traditionnelle accompagnée d’instruments de musiques japonais. C’était vraiment très beau ! Les mariés ont fait leur photo de famille et leur photo de couple sous les yeux de tous leurs amis et la famille… et les miens du coup. Aussi quand ils les ont rejoints, les invités avaient dans leurs mains des grues japonaises en origami, toutes petites, qu’ils ont lancés au-dessus de la tête du couple qui marchait, comme si en France on lançait du riz. Cette légère différence culturelle m’a vraiment plu ^^ D’ailleurs, en sortant, le marié a fait le signe du V, de la victoire avec sa main…. C’est comique de voir deux jeunes gens habillés en kimono très traditionnel, sortir d’un sanctuaire sacré après une cérémonie aussi solennelle que celle d’un mariage… perdre tout leur sérieux à peine sortis de là, à faire des signes et mimiques… ^^

La cérémonie mise à part, le sanctuaire est très joli quoique plutôt petit, un joli jardin relie l’entrée principale (l’ancienne résidence du général Nogi) au temple.

Par la suite, je voulais me rendre à Roppongi Hills, mes pas m’ont finalement mené à un musée non loin de là (j’ai été faible de céder ^^), qui a attisé ma curiosité & bien que ne figurant pas sur ma to-do list de la journée, je m’y suis rendu. Pour quelques 1200 yens si je ne me trompe pas (ouais quand même…) on m’a proposé deux expositions, j’ai choisi une aux hasards, celle de tableaux en provenance de la Galerie Nationale de Washington. Je ne savais franchement pas à quoi m’attendre. Eh bien j’ai été complètement charmée, et je ne regrette absolument pas.

L’exposition s’appelait « Chefs-d’œuvre impressionnistes et post-impressionnistes de la National Gallery of Art » présentant entre autres des œuvres de Monet, Renoir, Cézanne, Van Gogh, Gauguin et de nombreux autres…

Qui l’eut cru qu’un jour je verrais des toiles de Manet (« Bal masqué à l’opéra », « Huitres » –qui soit dit en passant est absolument incroyable, j’avais vraiment l’impression que les huitres sortaient du tableau tant c’était réaliste et profond), un auto-portrait de van Gogh, « La femme au parasol de Monet »…. Je ne suis pas particulièrement amatrice de peinture, mais c’était magnifique. Il y avait énormément de gens dans cette exposition, et tous regardaient avec minutie chacun des tableaux, s’approchant au maximum autorisé pour observer la finesse des traits, les magnifiques couleurs… nous nous arrêtions tous de longues minutes pour admirer la beauté de chaque tableaux, puis hochions la tête pour dire « hummm je vois… ooh, c’est beau… » Vraiment un spectacle amusant. D’ailleurs, je l’avais dit une fois déjà, mais c’est bien la preuve qu’il n’est nul nécessaire de parler la même langue pour apprécier les arts.

Au total, 4 salles différentes, dans les deux premières essentiellement de grands chefs-d’œuvre de la peinture, dans la 3^e d’autres grands artistes et d’autres moins connus par les néophytes, enfin dans la 4^e, quelques peintures, des photographies, des esquisses de plusieurs artistes précédemment vus. Compter au moins 1h30~2h pour tout voir. En définitive, je suis tombée dessus par hasard, eh bien j’étais vraiment très contente que le hasard ai bien fait les choses !

Aux alentours de 15h j’ai repris ma route, mais comme je me suis plutôt mal dirigée dans Roppongi et que je me suis arrêtée dans un petit parc, je suis arrivée plutôt tard au Carrefour de Roppongi, pour finalement continuer ma route en direction de Roppongi Hills, un ensemble de magasins s’articulant autour de la tour Mori. J’étais déjà au courant, et finalement j’ai quand même pris une photo-souvenir mais… berk, une grosse sale bête très haute se tient devant la tour Mori…. vraiment affreuse >_>

Ce qui m’intéressait ici était la vue à 360° du Tôkyô depuis la Tour Mori. Cette tour fait partie des plus hauts immeubles de Tôkyô. Avec 238m de hauteur, elle est légèrement plus petite que la Sunshine Dôri d’Ikebukuro vue 2 jours avant, en faisant tout de même le 6^e monument le plus grand (le 1^er étant….. eh ben la Tour de Tôkyô avec 333m). A titre d’exemple, la Tour Eiffel mesure 324m.

Je me suis donc rendue au dernier étage où j’ai compris que la vue était payante. Pour la modique somme de 1500 yens, vous avez accès à la vue de Tôkyô et au musée Mori dont l’exposition en cours était « French Windows »…. On conspire contre moi, là non ? Je viens au Japon pour voir des objets japonais, j’étais pas venue pour voir des tableaux de peintres (même si c’était superbe)....

…bon, ben je cède quand même, à nouveau par dépit. Et puis avec la déception de la veille à Ikebukuro, j’attendais vraiment de voir Tôkyô vue d’en haut.

Au final….. bah p*tain…. Qu’est-ce que c’est bien fait, parce que l’exposition s’est révélée géniale !! Très inspirante en plus de ça !

Au niveau de la composition des « objets » c’était très hétérogène.

On commence par des ready-made (objet trouvé considéré comme un objet d'art. L'attitude du ready-made consiste, initialement, à simplement choisir un objet manufacturé et le désigner comme œuvre d'art) de Duchamp, ses deux plus connus : LHOOQ (lire « Elle a chaud au cul » ou « She has a hot ass » comme traduit en anglais…. XD) la reproduction en carte postale de la Joconde, à qui l’artiste a ajouté une moustache et « Fontaine » qui est en fait un urinoir renversé.

Parmi les plus originaux, il y avait des projections de mini-films en boucle. Parmi les plus marquants un mini film d’un vol de centaines d’oiseaux au-dessus du Vatican. Les oiseaux sont en fait des ajouts post-vidéo. Ou un autre traitement avec ajouts d’oiseaux : la caméra filme un chemin dans la forêt de telle manière que celui qui voit la vidéo peut très bien se figurer être celui qui avance dans la forêt ; mais l’avancée dans les bois est étrange, nous semblons plus flotter comme un fantôme plutôt que marcher avec nos jambes. Et de temps en temps, des centaines de corbeaux passent au-dessus de la caméra, et celle-ci continue à filmer droit devant, comme si elle ne remarquait pas les vols au-dessus. Ca plus l’ambiance austère des bois sombres, et la musique ainsi que les cris des oiseaux, c’est très spécial. Ah, et nous savons que ce sont des oiseaux, mais le film est fait de telle manière qu’il laisse supposer que ça en sont car des nuées noires avance avec une vitesse similaire aux oiseaux. Il y avait aussi une projection de virus (j’ai pas bien compris oO) sur une paroi blanche. L’explication était la suivante : « Il est difficile de voir les virus puisque la lumière est dirigée sur un mur blanc ». Vraiment malin, je parierais presque que l’artiste a juste braqué une lumière blanche sur un mur blanc et doit bien rigoler en imaginant les gens essayer d’apercevoir quoi que ce soit de cette prétendue vidéo….. >_>

Il y avait pas mal de photographies. Mes préférées sont dans la catégorie « irréel » : des portraits de mannequins femmes, toutes parfaitement maquillées et coiffées, la lumière est étudiée pour faire ressortir leur beauté et un travail a été fait au niveau des yeux. Bref des visages parfaits à tel points qu’ils en deviennent effrayants presque sans vie. En plus de cette série (4-5 portraits) il y avait quelques photographies de « Novomond » représentant soit des lieux connus, de grands buildings transportés dans des paysages désertiques ou post-apocalyptiques, soit des endroits existants photographiés de telle manière qu’ils semblent complètement irréels ou futuristes, à la manière d’un « 2001, L’Odyssée de l’espace ». 

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Ah, et aussi une série de photo de Philippe Ramette, sans aucune retouche mais avec des trucs et astuces, ou le photographe et aussi sujet est photographié dans des situations qui paraissent impossible : marcher dans l’eau, être suspendu en l’air comme si on était que pur hélium, tenir à l’horizontale sur un rebord de toit… Stupéfiant.

Parmi tous mes préférés aussi, il y a la voiture Spinoza. Vraiment mon gros coup de cœur si je ne devais en garder qu’un. C’est donc une voiture complètement dédiée à Spinoza : partout où que vous jetiez un œil, le nom de Spinoza, ses livres, son portraits y sont exhibés. Partout et dans toutes les langues (mais principalement européennes) des « I LOVE YOU SPINOZA » attirent l’œil. Des « Reviens nous », des déclarations d’amour et de renaissance, des prédictions et des remerciements sur le fait de nous avoir tous éclairés…. Bref des messages comme les fanatiques du Christ pourraient faire. Extrêmement drôle, intéressant et inventif.

 

Bon, j’en aurais pour des heures à ce rythme, toujours est-il que ce fut extra et que encore une fois…. Non je ne regrette pas mes 1500 yens, puisqu’en suite j’ai pu tirer plein de photos de Tôkyô…. Ce qui était génial c’est que j’ai pu voir toute l’exposition jusqu’à ce que le soleil décline, j’ai eu la chance de voir le soleil se coucher depuis les 230 mètres et quelques que fait la Tour Mori… La vue de la Tour de Tôkyô était juste magnifique… Cette nuit-là était superbe, les feux de la ville m’ont ravie.

Si y'a des intéressés sait-on jamais, un lien vers l'expo : French Window

 

C'est beau ç_ç <3